Bonjour,

Cela fais plus de 4 ans que je joue au poker aussi bien en ligne, qu' en live.
Je désire parler d' un problème présent mais plutôt taboo concernant l' addiction au jeux.

Personnellement cela fait bien un an que je suis devenu un joueur compulsif, et par la même occasion un très gros perdant.
Professionnellement, je suis VRP et je gagne correctement ma vie à savoir entre 1500 et 2300 € net par mois, pourtant depuis un an je n' arrive plus à mettre un centime de coté, sachant qu' en plus j' ai une voiture de société avec tout les frais payé et aucun crédit sur le dos!
Ce mois ci j' ai même terminé à -750€ sur mon compte courant, nous sommes le 4 février j'ai touché mon salaire le premier et je n' ai plus que 182 € pour faire le mois.
Imaginez l' étendu des pertes..

Le poker est devenu au cours du temps un calvaire plutôt qu' un plaisir.
J' en suis arrivé à un point où je suis obligé de demander à ma copine qui est étudiante de payer les courses.
Hier j' ai encore perdu à peu près 420€.
Je m' enferme, devient agressif avec mon entourage, je mens continuellement sur mes pertes, je ne dors plus, j' ai plus un rond, des chaussures pour aller en clientèle mortes et trouées, je ne m' accorde plus aucun plaisir, pas de sorties, achats, ciné, restos... Rien.

Ça fais un an que je me dis que je dois arrêter, pourtant après quelques jours de repos mes vieux démons m' appellent et rebelotte.
Surtout que je suis sur un bad run de 6 mois affreux contre des joueurs médiocres, où sur mes 4 dernières paires d' as je me fais brelanter et perd aproximativement plus de 750 €.
Sans compter les couleurs max contres des quintes flush, des 92 / 8 % perdues à tire-larigot, des brelans flopés qui s' envolent...
Bref, raconter ses bad beats n' a rien d' intéressant sauf dans mon cas, car je suis un joueur logique et c' est d' ailleurs la raison pour laquelle je perd!
Je ne n' aime pas le hasard et la chance, d' ailleurs je ne joue à aucun autre jeu d' argent ( pmu, rapido, paris, roulette...) car je suis quelqu’un' un de rationnel, je préfère avoir " les cartes en mains".
Sauf que malheureusement mes 80/20 se transforme toujours en 20/80 au final, et que je me dis continuellement " ce n 'est pas possible cette malchance, je vais me refaire !"
Surtout que j' ai plutôt un bon poker en toute modestie surtout face aux joueurs que je rencontre, donc ma confiance m' incite à jouer.
Mais rien n'y fait... Je vois les autres prendre les jetons sur des moves horribles, et moi m' enterrer à petit feu.

C' est pour cette raison qu' aujourd' hui j' ai pris plusieurs décisions pour stopper l' hémorragie:

- Nous avons convenu d' un budget max de 40€ par mois pour le poker avec ma copine
- J' ai pris un rendez-vous avec ma banquière pour quelle me bloque ma carte bancaire arrivé à zéro comme un ado de 16 ans.
- Je viens d' envoyer au ministère de l' intérieur une demande irrévocable de 3 ans d' interdiction de jeux.
- J' ai donné ma carte bancaire à ma copine.
- J' ai donné l' accès total de mes comptes bancaires, et la gestion de mon budget à ma copine.


Pour l' instant, je n'ai aucune dette, aucun bien hypothéqué, et mes pertes sont limitées alors je ne souhaite pas que ça commence.
Je n' ai pas envie de devenir un looser, de tout perdre, ou d' envisager le pire comme ces addicts  que l' on voit au bar du coin, ou sur des reportages de M6.

Pourtant, je ne compte pas arrêter le poker pour autant, mais de manière contrôlé soit en club gratuitement, ou sur une ou deux parties à 0.05/0.10 comme à l' époque ou mes pertes étaient de 30€ par mois maximum. Sachant que je perdais rarement..
La belle époque 

http://www.joueurs-info-service.fr/

Une sage décision que tu as prise DOS, en espérant sincèrement pour toi que tu arrives à tenir tes résolutions !

+1 Pour le courage

Pour ma part,cela m'est déjà arrivé d'avoir des sessions de bad mais j'ai réussi à me limiter dans mes dépenses (je suis marié et j'ai 2 enfants).Mais quand je me rend compte que rien ne peut m’arrêter, je m'auto-exclu de la room pendant 1 mois voir 2 mois.

Sinon,autre solution, il faut modifier tes limites par semaine, comme ça quand tu veut recharger en argent réel et bien pas possible et tu peut jouer en play-money ( chose que j'ai déjà fait)

Tu jouais des partis trop cher mon dos tu le sais.
On en revient aussi au bankroll management, tu ne peux pas jouer chaque semaine en NL50 avec des potes avec les ressources que tu as.

Il faut au minimum 40 a 50 bi soit 2000€ "d'argent de poche" specialement prevu pour ton hobbie, a savoir le poker.

Tu as beau mieux jouer que ces gars là, tu n'as pas assez pour supporter la variance

Sans que tu le prennes mal, je pense que d'en parler avec un adictologue ou un psy pourrait peut être t'aider.

Puisque Dos a ouvert la voie aux confidences, je vais y aller également de mon introspection personelle. Pour ma part , je suis ( j'ai été ? ) complètement addict aux paris sportifs , certains le savent déjà , depuis presque 10 ans. Étant fan de football depuis toujours, j'ai cru bon associer cette passion a une quête d'argent qui fut vaine. Outre le football, j'ai joue a tout ce qui était possible de jouer en pronostic de sports exotiques et improbables, ça va du volley féminin, au tennis de table en passant par le tennis et la NHL. Plus encore que la quête d'argent qui ne fut évidemment pas productive puisqu'au final j'ai perdu plusieurs dizaines de milliers d'euros et été interdit bancaire pendant plusieurs mois , j'étais accroc a l'adrenaline et aux émotions que procurent le cours d'un match de sport , quelqu'il soit. Les gains étaient injectes dans les matchs du lendemain et les défaites sont suivies d'une infinie tristesse. Outre le manque a gagner financier de cette addiction, je me suis également isole de quelques amis a cause du jeu, et je ne parle pas de ma mère qui suit ma " déchéance " depuis le début et qui a tout fait pour me remettre dans le droit chemin. Je suis plusieurs fois allé consulter une psychologue spécialisée  dans les addictions ( a Bourges bld Juranville a cote d'un garage ) mais suis a chaque fois retomber dans mes travers. Je ne suis pas fier de dire qu'aux 20 questions de Dos,j'ai répondu OUI 18 fois. Bref, depuis 15 jours, et a la suite d'un enième ras le bol, j'ai arrête, ce doit être la 100e fois que je le clame a tous mes proches mais cette fois plus que jamais je suis bien décide a m'y tenir.

Aie aie aie J'espère que Dos tu n'as pas ouvert la porte trop grand !

Paris sportifs-poker-casino-boursicotage : même combat
toujours le même engrenage : illusion du gain facile, rêve d'une vie sans contrainte : Le personnage de De Niro dans Casino fait rêver beaucoup de monde (la première partie du film)

le gain pousse à rejouer en misant plus (pour l'adrénaline)
les pertes poussent à rejouer pour se refaire, par estime de soi et parce qu'on ne veut pas remettre en question le modèle auquel on aspire (vivre des gains du jeu), on ne veut pas admettre que ça n'est pas possible parce que d'autres y arrivent...

Je considère le casino, le poker ou la pari sportif comme étant la même chose :
On mise de l'argent sur un évènement  : la bille qui tombe sur telle ou telle case, le tirage de certaines cartes, ou la victoire d'un sportif, d'une équipe.
Et à chaque fois on se dit qu'on est intelligent, que selon les probas on peut exclure tel ou tel évènement et qu'on est favori
Oui mais le hasard s'en mêle et le favori est battu.





J'ai aussi eu des périodes de jeu compulsif, comme vous mais pas dans les mêmes proportions financières...j'ai eu la chance de garder le tête froide...mais je vous comprend et je suis triste pour vous.
Je vous souhaite sincèremment de décrocher.

Si ça peut vous aider, j'ai eu un déclic en voyant l'héritier Partouche dans une émission de Mireille DUMAS consacrée aux drogués du jeu (ça remonte à quelques années déjà)
Il déclarait que son métier de tenancier de casino ne consistait ni plus ni moins qu'à de la vente !
En clair son argument était que la personne entre au casino avec de l'argent, et qu'en donnant son argent au casino, elle recevait en contrepartie de l'adrénaline, des émotions, du plaisir générés par la possibilité de gain.
Le débat s'était ensuite porté sur l'engrenage qui pousse à payer de plus en plus cher pour recevoir ces émotions et la déchéance qui s'ensuivait chez les joueurs dépendants.


Le seul moyen de bien vivre des gains du jeu, c'est d'ouvrir un casino ou une room poker !

Custer a défini trois phases dans le jeu pathologique :

- Phase de gain : le sujet entre dans l’univers du jeu. Les attentes peuvent être fortes, le sujet prêtant fréquemment à la réussite la capacité de résoudre ses difficultés (existentielles ou autres). Cette rencontre avec le gain, la chance a une forte puissance de déstabilisation et perturbe les repères individuels, identitaires.

- Phase de perte : c’est la période du « je vais me refaire ». La recherche du jeu présente alors différente motivations, jouer, mais aussi gagner de l’argent et retrouver les sensations éprouvées dans la première phase. L'entourage s'alerte souvent, mais le joueur s'isole, s'enferme dans ses solutions de joueur qui n'en sont pas puisque appartenant au problème lui-même.

- Phase de désespoir : le sujet  s’enlise, s’enferme, touche inévitablement le fond s'il ne sort pas du problème pour le remettre en cause. Un état dépressif est d’ailleurs fréquemment associé. C'est la phase des conséquences.

Conséquences

w Vie personnelle
- Le jeu pathologique entraîne nécessairement des problèmes financiers (au Canada, un joueur sur trois dépense entre 75 000 $ à 150 000 $ par an dans les salles de jeux).
- Les dificultés financières provoquent une forte probabilité de délinquance (en france 20% des joueurs pathologiques ont commis des délits) et d'actes criminels. 
- La dépendance au jeu entraîne des prolèmes familiaux et sociaux. 90% des joueurs pathologiques sont des hommes, dont la majorité est mariée et a des enfants. Chez ces adultes établis et chargés de famille, le jeu pathologique provoque un comportement antisocial, la rupture des relations affectives avec la famille (divorce, mésentente, isolement), des difficultés professionnelles (absentéisme, chomage, licenciement...).
 
w Suicide
Rapport de 1996 du Conseil national du bien-être social au Canada
- Les tentatives de suicide sont beaucoup plus fréquentes chez les joueurs pathologiques que chez les autres membres de la population. 
- Le taux de tentatives de suicide est plus élevé chez les joueurs pathologiques que chez les gens ayant d'autres dépendances. 
- Les joueurs compulsifs ont souvent d’autres problèmes de dépendances, telles que l’alcool et les drogues. 
- Les joueurs compulsifs et pathologiques ont tendance à être jeunes (moins de 30 ans). 
- Une étude effectuée au Québec auprès d'étudiants de niveau collégial indique que 26,8 % des joueurs pathologiques avaient tenté de se suicider, en comparaison avec 7,2 % des étudiants collégiaux qui n'avaient pas de problèmes de jeu. 
- Parmi un échantillon des membres de l'association américaine Joueurs anonymes, 48 % avaient envisagé le suicide et 13 % avaient tenté de se suicider. 
- Une étude ontarienne réalisée en 2001 a révélé que 3,8 % des personnes qui avaient joué à des jeux de hasard au cours de la dernière année, ou environ 340 000 personnes, avaient des problèmes de jeu modérés ou graves. Sept pour cent des jeunes adultes ontariens (18 à 24 ans) ont déclaré avoir des problèmes de jeu – près de deux fois plus que pour la population en général. Chez les joueurs ayant de graves problèmes, 6,1 % ont envisagé le suicide.
 

w Conséquences sociales
"Selon le plus récent rapport américain de la National Gambling Impact Study Commission (1999), un joueur aux prises avec un sérieux problème de jeu coûte 10 500 $US par année à la société. Vols, fraudes, services médicaux, etc., entraînent une facture salée. Sans compter les crimes qui en découlent et que 50 % des joueurs pathologiques commencent eux-mêmes à perpétrer pour obtenir de l'argent. La perte de productivité à la suite des journées d'absence au travail, lorsque le joueur parvient à le garder, n'est pas non plus sur le radar de la Commission."

Si pour la France on évalue le chiffre des joueurs pathologiques à 1 million (2 à 3 % de la population), le coût social du jeu pathologique devient alors monumental.